Il y a, chez l'être humain, un aspect ou, disons plutôt, un facteur qui, s'il est déclenché, réduit notre univers et déforme notre sens de la logique. Ce facteur peut parfois être, tout simplement, la familiarité. Oui, la familiarité ou l'habitude : une sorte de zone de confort individuel qui défie la sagesse et tous les sens communs.
Il est clair que l'être humain ne peut pas fonctionner s'il ne trouve pas une base psychologique à partir de laquelle il peut agir. L'être humain ne craint qu'une chose : ce qui n'existe pas. « Le diable que vous connaissez est meilleur que l'ange que vous ne connaissez pas », dit-on souvent. Il est également vrai qu'un mensonge répété plusieurs fois est beaucoup plus crédible que la vérité qui est rarement dite.
Il est peut-être simplement humain de chercher des espaces de confort psychologique, mais c'est ce principe de confort qui a permis la cohabitation parfois pacifique de l'humanité et de ce qui détruit l'humanité. Nos attitudes ressemblent à celle d'une chèvre qui a grandi avec une corde au cou, ou à celle d'un être humain qui naît esclave… après un certain temps, il devient difficile de les convaincre de l'oppression dans laquelle ils vivent. La corde devient simplement une partie de la chèvre et l'esclave, même dans la pire de ses humiliations, trouvera des éléments de fierté rien que dans cette zone de confort psychologique qu'il a trouvé dans son asservissement.
Si nous observons notre comportement, nous verrons qu'à chaque fois que nous sommes ridiculisés dans une conversation, c'est parce que nous avons dit des idées qui ne contiennent rien de réel, si ce n'est la logique née de nos zones de confort. Il faut alors reconnaître qu'il y a beaucoup de malin que nous ne voyons pas ou que nous hésitons à reconnaître parce que sa présence est telle qu'il devient le décor dans lequel nous évoluons (la corde a poussé avec la chèvre).
L'histoire que je vais vous raconter est une légende Gourmantché de la savane de l'Afrique de l’Ouest.